De la suspicion à la confirmation. Vendredi 17 janvier, l'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) a enfin tranché sur le statut du Bisphénol A. Ce composé est-il ou non dangereux pour la santé des personnes exposées ? Telle était la question des agences sanitaires nationales et internationales depuis de nombreuses années. Pour l'Efsa il n'y a plus aucun doute, il existe bien des effets indésirables liés à cette substance chimique. En clair, l'exposition au Bisphénol A peut être nocive pour les humains, si la journalière tolérable n'est pas abaissée.

Le Bisphénol A est un composé chimique utilisé pour fabriquer un grand nombre d’objets courants (CD, lunettes, tickets de caisse ou de carte de crédit) mais surtout pour constituer les revêtements intérieurs des boîtes de conserve, des canettes, bouteilles en plastique et biberon. Il sert à préserver le goût des aliments et à les protéger d’une contamination microbiologique. Ainsi, "l’alimentation contribue à plus de 80 % de l’exposition de la population", explique à ce sujet le ministère de la Santé.

Néfaste pour le foie et les reins

"L'Efsa a identifié des effets indésirables probables sur le foie et les reins, ainsi que des effets sur la glande mammaire, comme étant liés à l'exposition à cette substance chimique. L’avis se penche aussi sur les effets possibles du BPA sur les systèmes reproductifs, nerveux, immunitaire, métabolique et cardiovasculaire, ainsi que sur le développement de cancers", précise-t-elle dans un communiqué. Pour en venir à cette conclusion l'agence s’est penchée sur plus de 450 études internationales portant sur les dangers potentiels de ce composant.

En conséquence, les experts se prononcent pour que la dose journalière tolérable (DJT) soit abaissée : de son niveau actuel de 50 µg (Microgramme) par kg de poids corporel par jour, ils recommandent un seuil de 5 µg par kg par jour. Mais ces derniers, ces dangers sont toutefois à relativiser puisque les estimations les plus élevées d'exposition combinée au Bisphénol A par voie orale et non-orale sont de 3 à 5 fois plus faibles que la DJT proposée", précise l'Efsa.

Vers une interdiction en France ?

Cette dose proposée n'est que provisoire, puisqu'une version finale de l'avis est attendue pour mars 2014. "Une grande partie de la science qui sous-tend ces conclusions est en constante évolution", soulignent les chercheurs.

En Europe, le Bisphénol A est déjà interdit dans les biberons depuis janvier 2011. .........extraits metronews