17/02/2017
Fleurs coupées : un commerce pas si rose…
D’où proviennent les fleurs que nous achetons ? Comment sont-elles cultivées ? Quelle quantité de pesticides reçoivent-elles ? Autant de questions légitimes pour le consommateur mais auxquelles il est quasiment impossible d’apporter une réponse !
À l’heure actuelle, 85 % des fleurs coupées viennent de l’étranger. Selon le bilan annuel 2015 de France Agrimer sur le commerce extérieur français des produits de l’horticulture, la France importe en valeur près de 16 fois plus qu’elle n’exporte. Les Pays-Bas sont nos premiers fournisseurs. Neuf fleurs étrangères sur dix transitent par FloraHolland, une société de mise aux enchères de fleurs. C’est le plus grand importateur et distributeur au monde. Chaque jour, plus de 20 millions de fleurs y sont réceptionnées et cédées aux enchères… même la majorité des lots français ! Ces derniers sont d’ailleurs susceptibles d’être ensuite revendus en France, parcourant des centaines de kilomètres en camion réfrigéré supplémentaires.
Si les Pays-Bas sont adeptes de serres chauffées (et connus pour leurs tulipes), les trois quarts de leur fleurs viennent des pays du sud : Kenya (22 %), Éthiopie (12 %), Équateur (10 %), Colombie (5 %) ou Costa Rica (4 %). Des pays dans lesquels les conditions climatiques sont plus propices à la floriculture mais où la main d’oeuvre est surtout bien moins onéreuse. Les fleurs sont cultivées dans des fermes géantes, dans des conditions souvent très difficiles. Fairtrade/Max Havelaar, qui délivre un label garantissant des fleurs issues d’un commerce équitable, explique sur son site Internet qu’en plus des conditions de travail difficiles, « les travailleurs de plantations sont confrontés à une forte instabilité d’emploi, liée au caractère cyclique de la demande dans les pays consommateurs ». C’est le cas notamment à la période de la fête des mères, de la Toussaint ou encore de la Saint Valentin.
Mais en plus de l’impact social, le commerce des fleurs a un impact environnemental particulièrement néfaste. François Bataillard, directeur technique de Fleur de cocagne (première structure à cultiver des roses bio en France) indique : « par rapport à son volume et son poids, la fleur est le végétal le plus gourmand en eau et en produits chimiques ». Des pesticides sont en effet massivement utilisés, parfois même des produits frelatés et non homologués, sans aucune formation ni information, sans limite ni protection. Cela n’est pas sans conséquence sur tous les acteurs de la chaîne, de la production aux consommateurs, en passant par les fleuristes. Quant à la consommation en eau, elle est très importante (7 à 13 litres pour qu’un bouton de rose arrive à maturité). Les plantations sont irriguées sans que quiconque ne se préoccupe du niveau des eaux avec un risque accru d’épuisement des ressources.
Aujourd’hui la seule garantie possible pour le consommateur est la labélisation. Il y a d’une part le label Fairtrade/Max Havelaar qui garantit des fleurs issues du commerce équitable, et d’autre part le label Fleur de France qui vise à distinguer la culture locale. La solution la plus écoresponsable reste encore les fleurs locales issues de l’agriculture biologique, ....... extraits chambre de consommation d'alsace
16:10 Publié dans consommation, diversité, politique & environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fleur, pollution, culture locale, importation | Facebook |
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