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10/01/2017

L’industrie alimentaire se détourne en masse des œufs de poules en cage

Le groupe Les Mousquetaires vient de bannir les élevages de volaille en batterie. Il suit un vaste mouvement de la grande distribution.

Le temps des poules en cage pourrait bientôt être révolu en France. Lundi 9 janvier, le groupe de grande distribution Les Mousquetaires (Intermarché, Netto, etc.) s’est engagé à cesser de vendre des œufs de gallinacées élevés en batterie d’ici à 2020 sous sa marque propre et d’ici à 2025 pour l’ensemble des fournisseurs de ses rayons. L’enseigne suit ainsi un mouvement sans précédent qui touche l’ensemble de l’industrie alimentaire : depuis quelques mois, les supermarchés, mais aussi la restauration collective, l’hôtellerie et les fabricants bannissent, à tour de rôle, ces coquilles associées à une souffrance animale dont l’opinion publique ne veut plus.

En mai 2016, une vidéo de l’association de protection animale L214 suscitait une vague d’indignation et d’écœurement. Filmées en caméra cachée au GAEC du Perrat, une exploitation de 200 000 poules pondeuses de l’Ain, les images montraient des animaux qui se bousculaient dans des cages exiguës surplombant à peine des amas de fientes. Des asticots proliféraient au sol, des poux grouillaient sur les œufs et des cadavres en décomposition gisaient au milieu des autres gallinacées déplumés. Les ministres de l’agriculture et de l’environnement avaient alors annoncé la fermeture de l’établissement. La grande distribution, dont Intermarché, avait arrêté de s’y fournir.

« Notre engagement répond à une demande croissante des clients, de plus en plus attentifs aux conditions d’élevage et au bien-être animal, explique le communiqué du groupe. Cette démarche est mise en place en concertation avec la filière en pleine mutation. D’ici à 2025, les éleveurs auront le temps nécessaire pour s’adapter aux nouvelles exigences et développer des méthodes d’élevage alternatives à la cage aménagée. »

Distributeurs, restaurateurs, hôtellerie

L’annonce est de poids : le groupe Les Mousquetaires, la troisième enseigne de grande distribution française, représente 15 % des parts du marché des œufs, soit environ 750 millions d’unités vendues chaque année.

Le 20 décembre 2016, un autre mastodonte, Carrefour, le premier distributeur du pays, qui écoule plus d’un milliard de coquilles par an, s’est également engagé à bannir les œufs de « catégorie 3 » dans les mêmes délais. Ces promesses font suite à celles, très récentes, de Lidl, d’Aldi, de Norma et de Super U (sur sa seule marque). Monoprix, de son côté, a déjà opéré le changement sur la totalité de son rayon œufs depuis avril 2016, après Atac et Colruyt (enseigne de grande distribution belge)....extraits LE MONDE |



05/01/2017

Comment Lyon a banni les pesticides de ses parcs et jardins Au 1er janvier 2017, l’Etat et les collectivités locales devront se passer de traitements chimiques dans leurs espaces verts, et même sur la voirie.

 Un objectif que la capitale des Gaules a atteint en 2008.

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Avec l’abandon des traitements chimiques, la vie minuscule reprend à Lyon. Une orchidée rare est de retour, accompagnée d’un cortège d’insectes, de papillons ou d’oiseaux dans la grande roseraie. Riche de trente mille rosiers, celle-ci est classée parmi les vingt plus belles du monde. Elle a demandé quelques attentions supplémentaires. Ses allées ont été retravaillées pour leur donner une forme bombée qui évite les flaques d’eau propices à des pousses d’adventices et qui concentre le piétinement des promeneurs.

« Au fur et à mesure, nous avons demandé au personnel de passer des petites fleurs plantées au pied de l’hôtel de ville à la gestion écologique de prairies naturelles ou de milieux aquatiques dans les bassins du nouveau quartier Confluence », dit Mme Bouvin. N’était la qualité douteuse des sols urbains, elle planterait volontiers pommiers et autres comestibles.

Trois mille mètres carrés de plates-formes de compostage

Ce matin-là, dans une ancienne cressonnière bucolique fermée au public, une quinzaine de jardiniers observent un petit poisson, une épinochette à neuf épines, que leur présente un naturaliste. Ici, dans ce trou de verdure le long de l’autoroute, ils se forment au recensement d’oiseaux, de tritons, de chauves-souris, de papillons, d’insectes et de la flore… Tous volontaires, ils veulent savoir quoi répondre aux questions du public sur la biodiversité présente dans leurs espaces verts respectifs.

Avant 2004, la ville achetait pour 30 000 euros de pesticides par an. L’économie est relative, car les nouvelles pratiques ont un coût supplémentaire en heures de travail : désherber au brûleur ou à la brosse rotative prend plus de temps que d’épandre un produit. Il a fallu en dégager ailleurs. Dans certaines parcelles d’aspect plus naturel, on tond trois fois moins et on attend davantage avant de ramasser les feuilles mortes.

« Entretenir autant que nécessaire, mais aussi peu que possible, voilà notre maxime, annonce Daniel Boulens. Avant de réduire nos déchets verts à la source, nos deux camions en exportaient 3 500 tonnes par an vers une société privée située à vingt-cinq kilomètres de là. Après avoir payé pour cette mise en décharge, on en rachetait sous forme de compost… Quel système ! » Depuis, la ville a créé trois mille mètres carrés de plates-formes de compostage sur son territoire et acquis des broyeurs.

Superficie des jardins en hausse de 10 %

L’homme, agronome de formation, assure travailler à budget constant depuis dix ans. Avant d’ajouter fièrement que la superficie des jardins a, dans le même temps, augmenté de 10 % à Lyon. « Rennes a été la première à se lancer dans la gestion durable de ses espaces verts, il y a une trentaine d’années mais, depuis, on a rattrapé notre retard », se réjouit-il. Assailli de demandes d’information, le service que gère M. Boulens est à l’origine d’Echos-Paysage, un réseau d’échanges d’informations avec des professionnels publics et privés, qui répond aux demandes de nombreuses cités.

Anticiper les effets du réchauffement, mieux gérer l’eau en lui permettant de s’infiltrer dans des « jardins de pluie » et la récupérer pour l’arrosage, améliorer la qualité de la vie à l’intérieur d’une agglomération qui se densifie : pour toutes ses raisons, la nature en ville a bénéficié d’un soutien politique à Lyon de la part de la majorité socialiste et écologiste.

Jusque sur les trottoirs. Plus de huit cents entailles ont été découpées dans le bitume. La terre et les semences sont fournies. A charge, pour les habitants, de les entretenir. L’été, des roses trémières égaient certains quartiers. Mais l’hiver, devant les cafés, ces micro-jardinières attirent les mégots des consommateurs… La notion de « mauvaise herbe » mérite encore un peu de pédagogie.


extraits .lemonde.fr/planete/article/2016/12/30/