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03/08/2011

Pourquoi les algues vertes sont-elles toujours là ?

Chaque année, ce sont les mêmes images effrayantes de vagues vertes s’échouant sur les plages bretonnes. L’été dernier, un cheval était mort tandis qu’en 2009 deux chiens avaient succombé, forçant les populations locales et les élus, avec l’aide de chercheurs, à organiser d’immenses opérations de ramassage de ces algues vertes qui envahissent nos côtes. Malgré tout, un an après la mise en place par le gouvernement d’un plan national de lutte, leur prolifération se poursuit toujours davantage.

D’où viennent les algues vertes ?

Ces algues existent depuis toujours dans la flore sous-marine. Mais elles prennent une ampleur particulière lorsque trois facteurs sont réunis : des fonds faibles et une eau claire, ce qui est le cas des plages bretonnes, un confinement naturel de la biomasse et surtout, une source d’azote minéral sous forme de nitrates ou d’ammonium.

Or, depuis 40 ans, l’apport d’azote dans la mer est très important en Bretagne en raison des nitrates dont sont gorgés les cours d’eau. En 2009, 9 % des stations de suivi des cours d'eau dépassaient le taux autorisé de 50 mg de nitrates par litre et 75 % avaient une qualité d’eau "médiocre", avec un taux situé entre 25 et 50 mg par litre, selon l’Observatoire de l’eau en Bretagne. Pourquoi ces nitrates ? En raison des engrais utilisés pour l’agriculture (100 000 tonnes d'azote produites chaque année dans la région) et des déjections du bétail et des cultures fourragères pour l’élevage (250 000 tonnes), soit un apport à la terre annuel de 350 000 tonnes d'azote, bien plus qu’elle ne peut en supporter. Résultat : plus d’un quart (80 000 tonnes) de cet azote est en trop et part à la mer, drainé par les rivières.

"Cette année, toutes les conditions ont été réunies pour voir un accroissement des algues vertes, explique Alain Ménesguen, ingénieur à l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer). Le soleil et la chaleur de mai leur ont permis de réaliser leur photosynthèse, puis les pluies de juin leur ont apporté tout l’azote qu’elles nécessitaient pour se développer."

Quelle est leur importance ?

Au 15 juin 2011, 20 000 m³ d’algues vertes avaient déjà été ramassées selon la préfecture de Bretagne, contre 12 000 m³ à la même date en 2010. Si les volumes ont peu évolué dans les Côtes d'Armor – 12 544 m³ en 2011 contre 11 947 en 2010 – ils ont par contre été multiplié par six dans le Finistère – 7 577 m³ en 2011 contre 1 098 en 2010. Alors que sur l’ensemble de l’année dernière, 61 000 m³ avaient été ramassés par quelque 80 collectivités, les associations s’attendent à des volumes encore plus importants d’ici l’automne.

Les algues vertes en Bretagne (source : Les Echos)

"Les filets d’algues vertes sont partout et en quantité, se désole André Ollivro, porte-parole du collectif Urgence marées vertes et co-auteur du livre Les marées vertes tuent aussi. C’est la première fois que l’on en voit en Normandie, à la Baule ou en même en Vendée, avec l’île de Noirmoutier ou d’Oléron." En Bretagne, 110 sites seraient concernés par leur échouage, selon un récent rapport du Conseil économique et social de Bretagne (Ceser).

Que faire pour lutter contre leur prolifération ?

Jusqu'à présent, la priorité a été donnée à l'action curative plus qu’à la prévention, via le plan national de lutte contre les algues vertes - pour l’instant seulement adopté par la baie de Lannion, début juillet. Ainsi, entre 2007 et 2010, les volumes ramassés d’algues vertes ont cru de 27 000 à 61 000 m³ et les coûts de ramassage et de traitement sont passés de 345 000 à 850 000 euros, calcule le Ceser.

"Le ramassage intensif est un pis-aller au problème des marées vertes. Il coûte très cher, il transforme les plages en chantier permanent ce qui pénalise le tourisme et il pose la question du stockage et du séchage de ces algues, qui s’avèrent dangereuses en cas de décomposition anaérobie", explique Alain Ménesguen. Un problème majeur qui a même conduit un maire, dans la petite ville de Trez-Bellec, à stocker à l’abri des regards, dans un bois, 160 m³ d’algues, dont il ne savait que faire, raconte Rue89.

"Comme on ne peut pas utiliser d’herbicide en mer, qui tuerait la faune et la flore sous-marine, la seule solution pour lutter contre les algues reste donc de réduire l’excédent de fertilisation azotée des terres en diminuant soit la taille des cheptels, soit l’apport de nitrates dans l’agriculture", poursuit le scientifique. Mais ce retour à des pratiques agricoles moins intensives est délicat, car les autorités, qui n'ont jamais cessé de délivrer des permis d'élevage, se préparent à publier, selon l'association UFC-Que Choisir, des décrets et arrêtés permettant d’augmenter de 20 % les taux d'épandage du lisier, la limite étant pour l’instant fixée à 170 kg d’azote par hectare. "Tant que l’on ne touchera pas à l’économie de l’élevage, si sacrée en Bretagne, la mer continuera de vomir les excédents de nitrates", conclut André Ollivro.....extraits lemonde

Commentaire : Le autorités font tout augmenter encore la quantité d'algues verte.... Quelle horreur pour les touristes qui devraient maintenant se détourner de la Bretagne pour les vacances...

25/07/2010

La deuxième vie des algues vertes

Nuisibles quand elles recouvrent les plages, les algues vertes peuvent être valorisées. Si l'épandage sur les champs reste le principal débouché, d'autres filières se développent.

Pas moins de 60 000 m3 d'algues vertes ont été ramassées en Bretagne l'an dernier. Une plaie pour les collectivités chargées d'en débarrasser leurs littoraux, un handicap pour l'industrie du tourisme, dont la clientèle fuit les plages. Mais que deviennent ces tonnes de végétaux une fois retirées des plages ? Plusieurs options existent pour tirer bénéfice de cette envahissante matière première.

 

Un engrais efficace

L'épandage constitue le principal débouché des ulva lactuca le procédé concernerait 80% de la «laitue verte» ramassée. Cette technique qui consiste à déposer des algues fraîches, riches en azote, sur des parcelles agricoles pour servir d'engrais est avantageuse car efficace et peu coûteuse aucun traitement particulier n'est requis. Le procédé a toutefois ses contraintes : le transfert de la plage au champ doit être rapide, pour conserver à l'algue sa fraîcheur. Pour la même raison, la destination ne doit pas être trop éloignée du lieu de ramassage. A La Lieue de Grève dans les Côtes d'Armor, «les camions ne rayonnent pas au-delà de 25 km», explique Gwenaëlle Briant, coordinatrice des bassins versants de la Lieue de Grève.

L'agriculteur bénéficiaire de l'épandage est en outre tenu de signer une convention stipulant qu'il s'engage à tenir compte de l'apport azoté que représentent les algues dans son bilan de fertilisation, pour respecter le pH du sol, précise Gwenaëlle Briant. Pour la même raison, une même parcelle ne peut être couverte d'algues qu'une fois tous les cinq ans.

L'autre débouché majeur pour les ulves consiste à les mélanger à d'autres végétaux verts pour produire du compost. Plus coûteuse elle nécessite pour les collectivités locales de faire appel à des prestataires extérieurs - cette solution est particulièrement prisée à la fin du printemps, lorsque l'épandage est impossible dans les champs couverts de cultures. Elle a toutefois l'avantage de donner une valeur économique à une matière première gratuite. Et contrairement à l'épandage, le compost peut être utilisé par tous et sans contraintes.

 

Un produit difficile à exploiter

Intéressantes du point de vue de leur composition, les algues sont toutefois difficiles à utiliser au niveau industriel, car leur production est irrégulière et imprévisible. Et les contraintes pour les transformer ne sont pas minces. Il faut les traiter dans les 3-4 jours après qu'elles se sont échouées sur la plage pour éviter qu'elles ne pourrissent. Humides, elles sont difficilement transportables car elles contiennent énormément d'eau. Asséchées, elles sont beaucoup plus maniables mais il faut pour cela disposer d'un combustible peu cher à proximité. «C'est faisable si vous disposez d'une station d'épuration qui dégage des gaz, par exemple», souligne Yannick Lerat, responsable de la plateforme analyses et gestion des connaissances au Centre d'étude et de valorisation des algues (Ceva). Il faut en outre les débarrasser du sable qu'elles contiennent quand on les ramasse sur la plage - un processus assez délicat. Mais une fois réduite en farine ou en galettes, l'ulve voit sa valeur exploser : 2000 à 3000 euros la tonne.

Une fois «stabilisée», la matière est éligible pour un certain nombre de transformations industrielles, souligne Yannick Lerat. «Les algues vertes peuvent intervenir dans la fabrication de nombreux produits. Cosmétiques, produits chimiques, matériaux comme le carton ou les plastiques, nourriture pour les animaux, voire pour les hommes».

Autre piste envisageable, la production d'énergie. «Le processus de méthanisation, au cours duquel les algues dégagent du gaz, et donc produisent de l'énergie, au contact de bactéries, est déjà utilisé dans des projets pilotes au Japon. Le problème, c'est que son rendement n'est pas fantastique et qu'il émet du souffre, corrosif pour les installations », explique Yannick Lerat. La fabrication de bioéthanol, un carburant à base d'algues vertes, fait aussi l'objet de plusieurs recherches en France. «Pour l'instant, le rendement n'est qu'à 10 ou 20%. Il faudrait pouvoir monter à 50%», relève le spécialiste.....sourceextraits  le figaro 240910

commentaire : fraudrait enfin penser à faire du préventif

01/07/2010

Compte rendu Des députés veulent faciliter l'installation d'élevages de porcs en Bretagne LEMONDE | 29.06.10

Peut-on lutter contre les algues vertes en Bretagne d'un côté et y faciliter de l'autre l'implantation d'élevages de porcs et de volailles, dont la concentration est l'une des causes de l'excès de nitrates dans l'eau... donc des proliférations d'algues ? Le débat promet d'être vif à l'Assemblée nationale, où le projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche est examiné en première lecture à partir de mardi 29 juin.Un amendement du député Marc Le Fur (UMP, Côtes-d'Armor), adopté en commission des affaires économiques, propose en effet d'alléger la réglementation applicable aux installations ou extensions d'élevages. Les écologistes parlent de "déclaration de guerre à la politique environnementale"...

Selon Marc Le Fur, il s'agit "d'harmoniser les seuils nationaux avec les seuils européens, cinq fois moins stricts". Le député pour qui l'élevage français est pénalisé face aux autres pays européens veut ainsi corriger une "distorsion de concurrence" dans le monde agricole, et "simplifier la vie aux élevages de taille moyenne ". Ses propositions sont soutenues par la FNSEA, premier syndicat agricole français, et la chambre d'agriculture de Bretagne, qui parle "d'amendements essentiels", susceptibles de constituer "une réponse concrète aux attentes des agriculteurs" en matière d'allégement administratif.....

Selon les écologistes, les amendements Le Fur sont incompatibles avec le droit communautaire. En effet, une directive de 1985 exige une étude d'impact préalable pour les élevages intensifs dans les zones de "sensibilité environnementale". Or, le régime de déclaration qui prévaudrait jusqu'au seuil de 2 000 places ne prévoit aucune enquête préalable et le préfet ne peut rejeter l'implantation.EXTRAITS LE MONDE

Commentaire d'un lecteur utile : Jean-Michel Lemétayer président de la FNSEA, grand céréalier et défenseur des droits des cochons qui habite dans la banlieue de Rennes. Marc Le fur député de la 3ème circonscription des cotes d’Armor et qui habite à moins de 30mn en voiture du premier. Il n’y a pas que à la tête de l’état que l’entre soi existe. Je mange mon chapeau que dans ce cas la demande est juste bien relayée. Aux journalistes de faire leur travail d’investigation.