09/06/2010
Petites annonces : de faux acheteurs, de vrais numéros surtaxés
Les petites annonces de particuliers sont à leur tour la cible d’arnaques au numéro surtaxé. Un certain Sébastien Fernandez a ainsi piégé des dizaines de consommateurs qui proposaient une voiture ou un logement à la vente. Suite à notre intervention, le numéro suspect a été coupé.
Vous avez déposé une petite annonce sur un site Internet pour vendre votre voiture ou un bien immobilier. Un candidat à l’achat vous contacte par mail et vous demande de le rappeler à un numéro commençant par 0 899 : méfiance !
1,35 € la connexion, puis 0,34 € la minute
Nous avons reçu plusieurs témoignages de consommateurs qui se sont fait piéger par ce nouveau type d’arnaque. Pierre raconte : «Je reçois un mail d’un individu de Nice qui demande à visiter mon bien qui se trouve à Carcassonne. Il me demande de le rappeler au 0 899 23 50 15, aux heures de bureau du lundi au samedi de 8 h à 21 h. Je m’exécute : répondeur et… facturation énorme.» Ce numéro est effectivement surtaxé à raison de 1,35 € la connexion, puis 0,34 € la minute à partir d’un téléphone fixe.
Pierre a laissé un message mais n’a évidemment jamais reçu de réponse. Il n’est pas la première victime du 0 899 23 50 15. L’arnaque existe depuis au moins six mois, si l’on en croit les forums, et vise surtout des annonceurs du site leboncoin.fr. Les messages sont tous signés par un certain Sébastien Fernandez, de la société Auto Service Leasing GHMB. Il indique appartenir à l’agence de Nice ou bien, selon les cas, de Nantes, de Lyon, de Dole…
Trois heures après notre appel le numéro était bloqué
Aucune trace de la société Auto Service Leasing. En revanche, le numéro qu’elle utilise a été attribué par Colt Telecommunications France, que nous avons contacté. Réponse d’Emmanuel Tricaud, directeur des affaires réglementaires de la société : «Ce numéro a bien été commercialisé par l’un de nos revendeurs. Nous allons en bloquer l’accès dès aujourd’hui.» L’hébergeur, qui jusqu’ici n’avait pas été alerté de cette fraude, a réagi rapidement puisque trois heures à peine après notre appel, le numéro était désactivé.
«Nous soumettons tous nos clients à notre code de déontologie, explique Emmanuel Tricaud. Mais nous ne sommes pas tenus d’exercer un contrôle en temps réel de tous les numéros que nous hébergeons. Nous procédons à un contrôle a posteriori, dès que l’on nous prévient d’un problème.»
À quand une véritable instance de contrôle ?
Après le phénomène des SMS invitant à rappeler une connaissance et celui des appels en absence (voir nos actus du 12/11/2008 et du 08/02/2010), cette nouvelle affaire montre une fois encore qu’une instance de contrôle indépendante fait réellement défaut. Or le Comité de déontologie des services de communication au public en ligne, annoncé par Luc Chatel le 9 mai 2008, est toujours aux abonnés absents.
Cet organisme devait réunir des représentants des pouvoirs publics, des éditeurs professionnels, des opérateurs et des hébergeurs «afin de discuter des modalités techniques pour parer aux pratiques intrusives et renforcer la protection du consommateur».
En attendant, la vigilance reste de mise avec tous les numéros commençant par 08. Si vous êtes victime ou repérez un numéro surtaxé suspect, vous pouvez alerter directement l’hébergeur, comme nous l’avons fait avec Colt, afin qu’il bloque le numéro litigieux. Pour connaître l’identité et l’adresse de l’hébergeur, il suffit de faire une recherche sur le site de l’Arcep.
source 60millions de consommateurs
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28/03/2010
Enquête Les coûts multiples des numéros surtaxés
Il est difficile, aujourd'hui, d'échapper aux numéros surtaxés, créés il y a une vingtaine d'années pour rémunérer les fournisseurs de services marchands à faible valeur ajoutée. Mais combien coûte réellement un appel téléphonique à sa banque, dont le numéro à dix chiffres commence par 08, ou à la SNCF, numéro à quatre chiffres, surtaxé lui aussi ?
La réponse n'est pas la même selon que l'on appelle depuis une ligne France Télécom, une "box" (via Internet) ou un téléphone mobile. L'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), gendarme français des télécommunications, publie sur son site la liste des tarifs depuis un poste fixe France Télécom : il en existe environ quatre-vingt-dix. Ainsi, les deux cents numéros courts à quatre chiffres (de 32 00 à 39 99) ont une tarification variable, qui va de 0,05 euro à 1,69 euro !
Depuis le 1er janvier, les appels vers les numéros surtaxés les plus onéreux (plus de 0,15 euro la minute depuis un poste fixe) doivent être précédés de l'annonce de leur prix. Lorsqu'on joint le service de renseignements 118 711, on apprend donc que l'on va payer 0,90 euro. Et quand on doit patienter pendant cinq minutes sur le répondeur d'une grande société de vente par correspondance dont le numéro d'appel commence par 0 892, on sait dorénavant, par exemple, que l'on paie 0,34 euro la minute...
Mais combien depuis un mobile ? Le prix dépend cette fois de l'opérateur et du forfait choisi, mais il est plus élevé que depuis un fixe. Depuis un mobile Orange, par exemple, le 118 711 coûte 1,01 euro l'appel puis 0,225 euro par minute. A partir du mois de juillet, il sera possible de prendre connaissance de ces coûts en interrogeant (gratuitement) un serveur vocal accessible via le 30 08.
En attendant, l'opacité est totale : même avec les numéros d'appel des services publics, il est difficile de s'y retrouver. La Sécurité sociale ? 36 46 : 0,05 euro la minute depuis un poste fixe. Les impôts ? 0 810 : 0,078 euro par appel, puis 0,028 euro en heure pleine ou 0,014 euro en heure creuse. Le numéro des impôts est hors forfait des box, mais dans le forfait des mobiles "hors plages d'abondance", précise l'Arcep sans autre explication. Un mode de facturation tellement illisible qu'on a bien du mal à partager l'enthousiasme du ministère du budget lorsqu'il certifie que le coût des appels aux services publics a été divisé par deux (22 millions d'euros au lieu de 54 millions) depuis 2007. Eric Woerth avait alors imposé qu'ils fussent accessibles "au prix d'une communication locale".
Aucun opérateur, en effet, ne peut dire ce que coûte une communication locale... En outre, l'Arcep joue les trouble-fête, en considérant que les numéros en 0 810 (douanes ou impôts) sont des numéros surtaxés, du fait notamment qu'ils ne soient pas compris dans le forfait des box. Le client de Darty, qui dispose de la gratuité pour les communications vers les numéros commençant par 01, 02, 03, 04, 05 ou 09, doit payer pour un numéro en 0 810... Les numéros en 0 810 sont donc interdits aux services réclamations des entreprises depuis le 1er janvier 2009...
Mais attention, certaines sociétés ont déjà troqué leur ancien numéro en 0 810 contre un numéro en 09 : 0,09 ceuro pour les 20 secondes, puis 0,022 euro par minute. D'autres, comme EDF, attendent la mise en place d'un... nouveau numéro, "non gratuit et non surtaxé", à laquelle travaille d'arrache-pied la Fédération française des télécoms. Sa tarification, promis, sera claire comme de l'eau de roche.
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extraits le monde du 23/03/10 Rafaële Rivais
16:30 Publié dans consommation | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : téléphone, surtaxe | Facebook |