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05/05/2011

Perturbateurs hormonaux : l'offensive des députés

 

Les parlementaires partisans d'une politique plus stricte pour protéger la population des effets néfastes des perturbateurs endocriniens ont remporté une victoire inattendue, mardi 3 mai. L'Assemblée nationale a en effet adopté, par 236 voix contre 222, la proposition de loi d'Yvan Lachaud (Gard, Nouveau Centre) et portant "interdiction de la fabrication, de l'importation, de la vente ou de l'offre de produits contenant des phtalates, des parabènes ou des alkylphénols". Ces trois substances sont considérées comme interférant avec le système hormonal.

 

Ce succès a été acquis, malgré l'avis contraire du gouvernement et le rejet, en avril, de la proposition de loi par la commission des affaires sociales, grâce au vote favorable de dix-neuf députés UMP. Les 222 voix contre n'émanent que du seul groupe UMP. Pour pouvoir être adopté définitivement, le texte doit encore passer devant le Sénat, où il pourrait être remis en cause.

Le vote de mardi s'inscrit dans un contexte de prise de conscience croissante des effets nocifs - contestés par les industriels - sur la reproduction et le développement de certains cancers que pourraient exercer des substances chimiques proches des oestrogènes.....

Des produits très usités

Phtalates. Ce sont des solvants ou des dénaturants de l'alcool, principalement utilisés comme plastifiants pour rendre souples les articles en PVC. On les trouve dans les revêtements plastiques, les isolants, les cosmétiques, les lubrifiants, les colles, les jouets... Les aliments, du fait de leur migration depuis les emballages et conteneurs alimentaires, en contiennent aussi. Des effets toxiques ont été mis en évidence chez les rongeurs.

Parabènes. Ce sont des conservateurs utilisés, pour leurs propriétés antibactériennes et antifongiques, dans les cosmétiques, les médicaments et certains aliments. On les trouve dans la plupart des produits d'hygiène et de soins corporels. Dans certaines conditions, ils peuvent franchir la barrière cutanée chez l'animal.

Alkylphénols. Ces composés aux propriétés émulsifiantes sont incorporés aux cosmétiques, aux détergents et produits de nettoyage, résines, pesticides, peintures... Des effets toxiques ont été mis en évidence sur la faune.

extraits le monde

Commentaire : des députés courageux sont à l'initative sur ce dossier bravo

16/11/2010

SANTé Un laboratoire rennais vient de terminer une expérience menée sur des testicules humains

C'est la première fois que l'effet des phtalates est directement mesuré sur le corps humain. L'unité études de la reproduction chez l'homme et le mammifère de l'Institut de recherche sur la santé, l'environnement et le travail (Irset) de Rennes vient d'achever une expérience de deux ans sur des cultures de testicules humains. « En y plaçant des témoins contenant du MEHP et du DEHP – les deux principaux phtalates existant sur le marché –, nous avons analysé les effets de ces composants chimiques sur les fonctions testiculaires », explique Christelle Desdoits, post-doctorante.

« Il faudrait compléter

avec une étude épidémiologique »
« Il en résulte une baisse du niveau de testostérone, qui peut aller jusqu'à 30 %, ce qui est assez significatif », poursuit la scientifique. « En revanche, il n'a pas été observé de modification de la mort cellulaire, ce qui veut dire que les phtalates modifient la fonction des testicules, mais que cette molécule n'est pas toxique. » Cette expérience vient donc confirmer que les phtalates ont certainement des conséquences sur la baisse de la fertilité chez l'homme. « Il faudrait maintenant une étude épidémiologique sur la population pour poursuivre ce travail », estime Christelle Desdoits.
Produits à 3 millions de tonnes par an dans le monde, les phtalates sont employés depuis une cinquantaine d'années dans de nombreux produits de consommation (plastiques, emballages, cosmétiques, jouets, etc.), surtout le PVC. « Ils jouent un rôle de plastifiant et de lubrifiant, notamment dans le but d'assouplir les matières plastiques », explique Bernard Jégou, directeur de l'Irset. Ils peuvent se transmettre à l'homme par voie cutanée, par ingestion ou inhalation.
L'Irset avait déjà mené une expérience sur le rat. Elle avait aussi démontré « que ces produits inhibent la capacité de production de testostérone de l'animal », rappelle Bernard Jégou.source 20minutes

+d'infos en cliquant sur IRSET ICI

22/09/2010

Plastique, l'ennemi intime extraits LE MONDE MAGAZINE | 19.09.10

Je voudrais te dire juste un mot : plastique ! – Comment dois-je comprendre ça ?

– Le plastique, c'est l'avenir. Penses-y ! – Je le ferai. – Chut ! Assez parlé."

Ce bref dialogue est extrait du Lauréat (1967), avec Dustin Hoffman, qui annonce la révolution des mœurs… et l'arrivée du plastique dans nos vies. Car, en ces années 1960, le plastique est pop, à la mode, conquérant, il représente autant l'avenir que la modernité.Les bas Nylon étincelants, les dentelles en Perlon, les brillantes robes de polyester embellissent les femmes....(commentaire : l'envahissement du plasrique est en marche)

"SIXIÈME CONTINENT"

A l'automne 2006, le bateau de Greepeace Esperanza fait un nouvel état des lieux. En route, l'équipage découvre que les plages de Hawaï, à la périphérie du tourbillon, sont jonchées de plastique : bouées, casiers à poissons, balles de golf, briquets, bouteilles, casques d'ouvriers, jerricanes, boîtes diverses, caisses de bière, pots de fleurs, enseignes, fusibles, blocs de polystyrène, couvercles, rasoirs jetables, boîtiers de CD, etc.

Si les océans et les mers ont toujours été une poubelle de choix pour les hommes – selon l'ONG Oceana, on y jette 675 tonnes d'ordures chaque heure –, leurs eaux et les algues finissaient par dégrader et annihiler les détritus. Mais pas le plastique. Aujourd'hui, la grande zone de détritus du Pacifique est estimée à la taille de l'Etat du Texas, voire de l'Europe centrale – d'où son surnom : le "sixième continent".

Le plus inquiétant est invisible. Chaque objet, peu à peu, se fractionne jusqu'à former des granulés, microscopiques, indestructibles. Les poissons les ingèrent, ce qui les empoisonne ou perfore leur système digestif. Des expertises menées, au début de l'année, par les équipes du projet international Kaisei ont conclu qu'il est à présent impossible de venir à bout du "vortex". Le coût en serait astronomique, il faudrait une alliance entre plusieurs Etats. Mais aucun n'est prêt à engager de tels frais. Et puis, où transporter une telle quantité d'ordures ? Pour en faire quoi ?

Après être entrés en pleine modernité pop avec le plastique, nous devons faire face aux désillusions de la post-modernité : ses dégâts irréversibles, ses problèmes insurmontables nous obligeant à faire des choix tragiques. Il faut savoir que les Américains consomment 2,5 millions de bouteilles en plastique par heure et 25 milliards de tasses à café en polystyrène par an. Chaque année, ils produisent 6,8 millions de tonnes de plastique. Sur cette masse considérable, seules 450 000 tonnes sont recyclées ou incinérées.

BISPHÉNOL A, PHTALATES ET SPERMATOGÉNÈSE

Sur Terre, nous produisons 260 millions de tonnes de plastique par an, ce qui correspond à 30 kg par habitant – pour une matière si légère, cela équivaut à 85 paires de chaussures de jogging, 2 000 brosses à dents ou 6 000 sacs d'emballage. Ce qui fait dire à l'Autrichien Werner Boote, auteur du documentaire et de l'enquête Plastic Planet, dans un entretien qu'il nous a accordé : "Devant de tels chiffres, on en vient à se demander si nous ne produisons pas le plastique dans des quantités que nous sommes incapables de gérer."

Il ajoute, très inquiet après dix années passées à enquêter sur les effets du plastique dans nos vies : "Suite à la publication de nombreuses études sanitaires, j'ai été choqué de découvrir que des substances dangereuses entraient dans la composition des plastiques."

Prenez le bisphénol A, ou BPA, une molécule facilitant la plastification, utilisée dans les tétines et les biberons. Un groupe de 38 experts américains, dont l'étude a été confirmée par soixante autres travaux, a montré que le BPA migre dans le lait, puis dans la thyroïde et les organes sexuels des bébés.

Après plusieurs enquêtes menées par des organismes sanitaires, le gouvernement canadien a interdit l'utilisation de bisphénol dans les produits à destination des enfants, notamment les biberons, en octobre 2008. Le Parlement français a fait de même le 23 juin, suite à une "Lettre ouverte aux pédiatres et gynécologues" signée par des représentants d'associations médicales.

Sont encore incriminés les phtalates, des additifs qui rendent le plastique souple et flexible, très présents dans tous les objets en PVC : eux aussi se déplacent dans le corps, affectent les organes de reproduction, surtout chez les petits. Leur présence dans la fabrication des jouets a été prohibée par un décret du 9 novembre 2006.

31/07/2010

L'emballage qui tue.... à voir absolument

À l'heure où les produits "longue conservation" sont de plus en plus prisés, les clients ne soupçonnent pas l'existence de substances dangereuses dans les emballages hermétiques et dans les aliments avec lesquels ils sont en contact. C'est le cas du Bisphénol A, que l'on trouve dans les contenants en plastique rigide et qui peut provoquer des maladies cardiaques ou affaiblir le système immunitaire. Même risque avec les phtalates utilisés pour plastifier les matériaux servant au conditionnement. Agissant comme des hormones, ils peuvent entraîner la stérilité chez les hommes. Nombre de produits figurent sur la liste des substances interdites par l'Union européenne mais comme celle-ci importe massivement des produits venus d'Asie, où les réglementations ne sont guère restrictives...

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