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14/06/2009

Le changement climatique pourrait déclencher une migration massive 200 millions de personnes pourraient se déplacer vers 2050

Communiqué 06-10-2009

Les femmes seraient les plus touchées

Bonn, le 10 juin 2009. À moins que des mesures draconiennes ne soient prises pour neutraliser le réchauffement planétaire, les répercussions de la migration humaine et du déplacement pourraient atteindre une ampleur et une envergure qui surpasserait toute l’histoire de l’homme.

Le changement climatique contribue déjà à la migration et au déplacement. Les principales estimations profilent une tendance qui atteindra des dizaines de millions de migrants dans les prochaines années. Au cours des décennies à venir, les retentissements du changement climatique sur les efforts relatifs à la sécurité humaine pourraient être dévastateurs. Il s’agit là des conclusions majeures d’un nouveau rapport intitulé « In Search of Shelter : Mapping the effects of Climate Change on Human Migration and Displacement ». Ce rapport a été rédigé par l’Institut universitaire des Nations Unies pour l’environnement et la sécurité humaine, CARE International et le Consortium for International Earth Science Information Network (CIESIN) de l’université Columbia. Ce rapport a été rendu public aux médias aujourd’hui au cours des Pourparlers à Bonn sur le changement climatique sous les auspices de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Le nombre exact de personnes qui se déplaceraient au milieu du siècle est inconnu. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que près de 200 millions de migrants seront poussés par l’environnement en 2050. «Tandis que la migration humaine et le déplacement sont d’ordinaire générés par des facteurs multiples, l’influence du changement climatique dans la décision des gens d’abandonner leurs moyens de subsistance et de quitter leur maison pèse plus lourd », déclare le docteur Charles Ehrhart, coordonnateur de CARE International sur le changement climatique, qui est aussi un des co-auteurs du rapport.

Les femmes des pays en voie de développement seront les plus touchées par les effets du changement climatique et de la migration. Par exemple, dans les familles paysannes pauvres, les femmes s’occupent de presque toute l’agriculture. Lorsque les hommes s’en vont chercher un emploi saisonnier à la ville, les femmes restent sur place, dans des fermes en péril. Comme le changement climatique accroît également la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles à l’échelle internationale, les femmes seront plus exposées à la mort. Les femmes enceintes et les enfants sont moins aptes à s’enfuir rapidement. Dans les cultures traditionnelles où la modestie des femmes est fortement encouragée, beaucoup choisissent de rester et de risquer leur vie plutôt que de partir pour un endroit où elles seraient dépourvues d’intimité pour se laver, et où elles risqueraient d’être violées ou violentées. Les rôles de genre, ainsi que les tabous culturels et les interdictions, peuvent entraver la migration, provoquée par le changement environnemental, des femmes et des foyers menés par des femmes – même si la migration était une raison de survie.

Le rapport démontre la preuve empirique d’une enquête inédite multicontinentale, de recommandations politiques et une analyse des dangers et des solutions potentielles. Il examine les effets particuliers possibles du changement climatique dans des régions vulnérables à travers le monde. « Dans la région densément peuplée du delta du Mékong au Vietnam, par exemple, une montée du niveau de l’eau de deux mètres – compte tenu de la densité démographique actuelle – causerait l’inondation de maisons de plus de 14,2 millions d’habitants et submergerait la moitié des terres cultivables de la région », ajoute Ehrhart.

La plupart chercheront refuge dans leur propre pays tandis que d’autres traverseront des frontières. Certains déplacements et migrations pourraient être enrayés par la mise en œuvre de mesures d’adaptation. Toutefois, les pays les plus pauvres ne disposent pas de structure propice à une adaptation d’envergure. Par conséquent, les sociétés touchées par le changement climatique pourraient se retrouver piégées dans une spirale descendante de dégradation écologique, là où les filets de protection sociale cèdent sous les tensions et la montée de violence. Dans ce sombre scénario bien trop plausible, des populations entières seraient forcées de migrer seulement pour survivre.

« Le Canada est l’un des principaux responsables du problème du changement climatique mondial, aussi, envers ceux qui vont le plus souffrir – les femmes et les enfants des pays en voie de développement – nous avons le devoir de participer à la solution, déclare Kevin McCort, président-directeur général de CARE Canada. Qu’ils optent pour l’adaptation ou la migration, les peuples touchés par le changement climatique ont le droit de vivre dans la dignité ».

Ce rapport a été rédigé par l’Institut universitaire des Nations Unies pour l’environnement et la sécurité humaine, CARE International, le Consortium for International Earth Science Information Network (CIESIN) de l’université Columbia. Il a été financé par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et la Banque mondiale.

source care canada

rapport en anglais