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31/10/2010

Compte rendu Deux nouvelles études confirment les risques sanitaires liés au bisphénol A LEMONDE | 29.10.10 extraits

Deux nouvelles études viennent alourdir le dossier du bisphénol A (BP A), une substance apparentée aux oestrogènes largement utilisée dans les plastiques alimentaires. L'une, réalisée par des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et mise en ligne mercredi 27 octobre sur le site de la revue Chemosphère, décrit pour la première fois un passage du BP A au travers de la peau humaine.

Jusqu'à présent, seule une absorption de la substance par la voie alimentaire avait été démontrée. La seconde étude conduite par une équipe américaine auprès de travailleurs chinois exposés révèle une altération de la qualité du sperme. Cette seconde étude est publié jeudi 28 octobre dans la revue Fertility and Sterility.

Ces travaux reposent la question de l'extension de l'interdiction du bisphénol A - dont l'emploi en France est actuellement uniquement suspendu pour les biberons -, et des doses journalières considérées comme tolérables.

Le BP A entre couramment dans la composition de bouteilles et autres contenants alimentaires en plastique. Il est utilisé pour les résines revêtant la paroi intérieure des cannettes métalliques destinées aux boissons. Le BP A peut migrer dans les contenus (boissons et aliments). C'est en prenant en compte cette voie d'exposition, que l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et, en France, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) ont établi une dose journalière tolérable (DJT), fixée à 0,05 mg de BP A par kilo de poids corporel. Or, plusieurs études ont révélé un écart entre l'importance de l'exposition calculée sur la base du BPA apporté par l'alimentation et les taux de BPA constatés dans le sang. Cela laisse penser que les niveaux réels d'exposition à ce perturbateur endocrinien sont sous-estimés et que d'autres voies d'exposition sont négligées.

Or, le BPA est également présent en quantité importante dans des papiers thermiques employés par les imprimantes et encore dans les tickets de caisse ou les reçus de cartes de crédit. Une récente étude américaine avait montré que les personnes en contact régulier avec ces tickets ou reçus présentaient des taux résiduels élevés de BPA dans l'organisme.

"La plupart des gens sont en contact avec du papier thermique de manière quotidienne. Tous les papiers thermiques ne contiennent pas de BP A, mais c'est le cas d'une grande partie d'entre eux", écrivent Daniel Zalko et ses collègues de l'Inra (UMR 1089, Toulouse). Avec une chercheuse des laboratoires Pierre Fabre, ils ont vérifié l'hypothèse d'un passage cutané du BP A.

Pour cela, ils ont pratiqué des tests sur deux types de culture de peau : un modèle à base d'oreilles de porc et des cultures de peau humaine normale. Du BP A a été appliqué à différentes concentrations et son absorption a pu être suivie grâce à un traceur radioactif fixé sur lui. Le taux d'absorption a été de 65 % pour la peau de porc et de 48 % pour la peau humaine. Ces tests "démontrent sans équivoque que le BP A peut être aisément absorbé et métabolisé par la peau", concluent Daniel Zalko et ses collègues.......

Commentaire : on vous le disant le BPA est TRES DANGEREUX