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12/10/2011

Mediator : un brevet comme coupe-faim dès 1966

Le Canard Enchaîné a fouillé dans les archives de la demande de brevet américain, et trouvé une description sans ambiguïté de la molécule du Mediator : « anorexigenic » (anorexigène ou coupe-faim).

En 1967, la société Science Union et Cie, une société créée par Servier, dépose une demande de brevet aux Etats-Unis pour la molécule benfluorex, le nom savant du Mediator. Demande qui sera acceptée quatre ans plus tard. Quelles sont les propriétés affichées par le labo ? Dans l'ordre :

  • anorexigène
  • analgésique
  • anticonvulsivante
  • favorisant la régulation du métabolisme des lipides.

Or c'est la dernière propriété qui a été retenue lors de la demande d'autorisation de mise. Servier a, au stade du médicament, fait passer son Mediator comme un antidiabétique, alors que l'effet sur le métabolisme des lipides était très secondaire par rapport à l'effet coupe-faim.

« Une étape de recherche »

Contactée par Rue89, Lucy Vincent, la porte-parole du laboratoire Servier, a réagi très tranquillement à cette nouvelle, qui n'était pas mise en avant dans le le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas).

« Quel est le problème ? Le brevet est une étape qui concerne la recherche chez l'animal. Nous n'avons jamais nié l'effet anorexigène chez le rat, ce que nous nions c'est l'effet anorexigène chez l'homme, aux doses thérapeutiques. »

Cette apparente tranquillité de Servier face aux incessantes révélations sur ses mensonges, la pneumologue de Brest Irène Frachon, celle par qui le scandale est arrivé, y est habituée. Elle n'avait jamais vu un résumé de la demande de brevet, ni en France ni aux Etats-Unis et trouve ce résumé éloquent :

« Il est écrit noir sur blanc que le brevet repose sur l'effet anorexigène, c'est la première propriété revendiquée de cette invention. Après, Servier a maquillé le Mediator pour élargir ses indications, et le vendre comme un antidiabétique, du coup remboursé par la Sécurité sociale. » extraits rue 89

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