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07/06/2011

Face au réchauffement, l'INRA appelle l'agriculture à évoluer

Exceptionnelle, la sécheresse 2011 ? Pas sûr. La météo actuelle correspond au climat qui guette la France vers la moitié du siècle sous l'effet du réchauffement, prévient l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). Alors que les agriculteurs en appellent à la solidarité nationale et que la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) réclame un "plan national de stockage de l'eau", les chercheurs de l'INRA ont suggéré, vendredi 3 juin, une réforme en profondeur des pratiques agricoles.

 

"Ajouter quelques retenues d'eau ici ou là, pourquoi pas. Mais étant donné la raréfaction attendue des pluies, il faut surtout modifier notre système de culture, même si les syndicats agricoles n'aiment pas entendre ce discours", estime Nadine Brisson, directrice de recherche à l'unité Agroclim de l'INRA, à Avignon.

L'agriculture absorbe déjà la moitié de l'eau consommée en France. On peut sans doute limiter le gaspillage en arrosant uniquement pendant les phases les plus sensibles de la croissance des plantes, et non en permanence, souligne l'INRA. Mais "le goutte-à-goutte ne sera jamais rentable pour les grandes cultures comme le maïs", insiste Mme Brisson.

Que faire alors ? Les chercheurs listent plusieurs pistes : déplacer les aires de culture vers le Nord, décaler les cycles de cultures pour éviter que les moments où les plantes ont de grands besoins en eau coïncident avec les périodes de pénurie - cas typique du maïs -, remplacer une partie des surfaces semées en maïs par des cultures d'hiver moins gourmandes en eau, comme le blé ou le colza.

Pour l'INRA, les agriculteurs doivent réévaluer leurs choix stratégiques : faut-il semer du maïs ou du sorgho ? Accroître les stocks de fourrage ? Choisir les vaches laitières les plus productives, qui sont aussi les plus difficiles à nourrir ? "Il faut arbitrer entre la productivité et la sécurité, trouver un nouvel équilibre entre la performance du système en année normale et sa résistance en année extrême", analyse Jean-François Soussana, le directeur scientifique environnement de l'INRA.

Une partie de ces petites révolutions est applicable dès à présent pour faire face à la crise. Alors que la production de fourrage a chuté au moins de moitié, plongeant les éleveurs dans une situation catastrophique, l'INRA recommande d'intercaler dans le cycle de cultures une récolte improvisée. "Les moissons précoces libèrent des surfaces sur lesquelles on peut semer des cultures fourragères comme le millet ou le ray gras d'Italie, qui poussent très vite à la moindre pluie", suggère Christian Huyghe, directeur scientifique adjoint chargé de l'agriculture....extrait lemonde

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