Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/11/2009

La crise relance le thème de la décroissance

Jusqu'alors cantonnées à des économistes en marge ou d'écologistes radicaux, les théories des décroissants (remise en cause de l'accumulation matérielle comme source d'épanouissement et de la croissance économique à tout prix) progressent. Des Verts à la gauche radicale, elles font des adeptes.

Il y a deux ans à peine, la thématique effrayait. Parler de sobriété économique était synonyme de limitation du progrès, un nouveau jansénisme triste. On raillait ceux qui voulaient revenir à la bougie comme on avait moqué les premiers écologistes et leur lait de brebis bio. Même les Verts se méfiaient du mot, le jugeant trop « raide ». A l'automne 2006, Yves Cochet, alors candidat à la candidature pour la présidentielle, avait perdu la primaire interne ; son discours ouvertement décroissant avait fait peur à ses camarades.

Depuis, la crise a sévi, la récession est là. La critique d'un système économique fondé sur la seule croissance des biens et de la consommation est générale. L'opinion n'y croit plus et d'aucuns découvrent la théorie de la tempérance. Selon un sondage IFOP- Sud-Ouest (réalisé les 8 et 9 octobre auprès de 955 personnes), 27 % des Français se disent « prêts à changer en profondeur leur mode de vie et à restreindre leur consommation de manière significative ». 53 %, en revanche, concèdent n'être prêts qu'à « des efforts limités ».

« On sent la montée en puissance de comportements écocitoyens et d'une consommation plus sobre mais ce n'est pas encore la décroissance », tempère Jérome Fourquet, directeur de l'IFOP. « Plutôt que de décroissance, il s'agit d'une autre croissance. Les Français ont envie d'un mode de consommation en harmonie entre ce qu'ils estiment bénéfique pour la société et ce dont ils ont besoin », complète Jean-Daniel Lévy, directeur de CSA-opinions. Le succès des Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP, un réseau d'achat du producteur au consommateur) le confirme....

Extrait paru dans l'édition du Monde du 15.11.09

Les commentaires sont fermés.