08/02/2011
Bus à haute qualité de service ou train : à Strasbourg le débat fait rage
La ville en débat Bus à haut niveau de service
Le temps de comparer
Un nouveau bus à service bientôt place Arago.
La concertation publique autour du bus à haut niveau de service se déroule jusqu'à vendredi. Dans une tribune adressée aux DNA, l'association des usagers des transports urbains de l'agglomération strasbourgeoise (ASTUS) demande que la CUS prenne le temps d'études comparatives.
Le projet de bus à haut niveau de service (BNHS) Gare centrale de Strasbourg -- Espace Européen de l'Entreprise à Schiltigheim soulève de la part de l'association ASTUS de nombreuses questions.
Nous sommes bien évidemment pour le développement du transport en commun le plus largement possible, mais d'un transport en commun au service réel des usagers, notamment de ceux qui en ont le plus besoin dans le cadre de leur déplacement pour aller travailler ou suivre des cours ou une formation.
Nous en sommes, pour ce projet, actuellement et jusqu'au 11 février dans la phase de concertation publique, pas dans celle d'enquête publique, ce qui veut dire que les choses ne sont pas figées.
Schéma directeur des transports collectifs 2025 ou pas, nos concitoyens consultés ont, à notre sens, à donner leur avis, mais surtout à faire des propositions globales et particulières.
Or nous avons l'impression -- peut-être erronée, mais à la collectivité CUS de nous détromper -- que les dés sont déjà jetés, voire qu'ils sont un peu pipés et nous en venons aux questions annoncées :
- Ce qui est en débat n'est-il pas de savoir comment se rendre le mieux et le plus rapidement d'une gare multimodale, la gare de Strasbourg où se croisent TER SNCF, tram et bus de la CTS et cars du Réseau 67, vers un espace européen de l'entreprise où potentiellement travaillent ou étudient 6000 personnes ?
Où est le vrai choix ?
- Pourquoi ne disposons-nous pas d'études nous permettant de faire un vrai choix ? -- n'existe-t-il pas une étude qui a été faite et payée par la collectivité publique de prolongation de la ligne de tram D à travers l'ancien Cronenbourg, la Cité nucléaire vers l'espace européen de l'entreprise ? pourquoi n'est-elle pas évoquée ? -- il existe un réseau de voies ferrées vers le nord de l'agglomération, notamment, qui n'est pas ou peu utilisé : pourquoi aucune étude de faisabilité n'a-t-elle été lancée par la collectivité CUS, en partenariat bien compris avec la collectivité Région Alsace, compétente en matière de TER ? Une solution ne pourrait-elle pas être le prolongement des TER arrivants de Molsheim et passant par la gare de Strasbourg jusqu'à la Chambre de Métiers ?
Nous souhaitons avoir des réponses à ces questions qui nous semblent des préalables avant d'aller plus loin.
Mais, quand bien même le projet BHNS s'imposerait-il, concernant le tracé proposé, comment a pu être défini un temps de trajet de 15 minutes alors que le tronçon gare -- dépôt CTS (pour faire simple) est régulièrement engorgé ? et dans les deux sens ? ou alors la CUS est-elle prête à proposer une variante prévoyant un site propre dès le début, en prenant de la place sur celle dévolue aux véhicules automobiles, variante à laquelle nous ne pourrions qu'être favorables, et là le temps de 15 minutes redeviendrait crédible ?
Nous avons établi, avec nos petits moyens, un tableau qui compare les temps de trajet selon que l'on retient l'une des hypothèses suivantes
- tram A ou D, puis bus 19, solution actuellement offerte,
- TER que nous demandons de mettre à l'étude,
- BHNS tel que la CUS le propose,
- prolongation du tram D : faute de transparence sur l'étude, cette 4e hypothèse n'a pu être examinée et comparée.
Quelle sera la fréquence ?
Il en ressort (si l'on prend en compte le temps d'attente selon la fréquence, le temps de trajet, le temps de correspondance dans la première hypothèse) qu'il n'est pas du tout aussi évident que cela que le BHNS sera, en fait, plus rapide pour la majorité des usagers.
À ce propos, pourquoi les documents mis au débat n'évoquent-ils pas une donnée fondamentale : quelle sera la fréquence de la desserte aux heures de pointe ? aux heures creuses ? le matin tôt et le soir tard ? le samedi ? le dimanche ?
Comment a-t-il pu être évalué un coût du projet sans cette donnée de fréquence qui détermine le nombre de véhicules nécessaires, véhicule au demeurant dont nous avons pu noter que le prix d'achat subit des variations d'une réunion à l'autre ?
Sur quelle base la CUS affiche-t-elle des comparaisons de coût (« trois fois plus cher », « quatre fois plus cher ») entre BHNS et tram sans que nous ne sachions si c'est l'aménagement du tram tel que nous le connaissons actuellement qu'elle prend comme terme de comparaison ou un aménagement moins onéreux qui pourrait aussi satisfaire les besoins des usagers ?
Voilà les questions constructives auxquelles l'association ASTUS souhaite avoir des réponses qu'elle n'a pas eu à l'issue des réunions publiques. »
© Dna, Mardi le 08 Février 2011 -
16:11 Publié dans courrier des internautes, gestion crise, politique & environnement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : strasbourg, bhqs, train, déplacement | Facebook |