27/12/2010
Industrie chimique et cancers, le cercle infernal
Dow Chemical, BASF, Bayer, Monsanto, Dupont … Ces géants de l'industrie chimique, à l'origine de nombreux cancers, fabriquent aussi les traitements pour ces mêmes maladies. Le documentaire « The Idiot Cycle » décortique ces liens. Rencontre avec la réalisatrice franco-hispano-canadienne Emmanuelle Schick-Garcia.
Le pire est à venir, craint la réalisatrice, alors que ces compagnies partent désormais à l'assaut des biotechnologies, nous rejouant le mythe du progrès déjà vendu avec le plastique… (Voir la bande-annonce)
Projeté dans de nombreux festivals, ce film autoproduit -et le site dédié- propose des actions en vue de limiter l'exposition aux produits cancérigènes. Rencontre avec une femme qui sait que chacun d'entre nous peut refuser de prendre part à ce cercle absurde.
Christelle Destombes : Qu'est-ce qui a déclenché ce travail ?
Emmanuelle Schick-Garcia : C'est le cancer de ma mère. Elle avait 49 ans, ne buvait pas, ne fumait pas, faisait du sport… A l'époque, j'étais à l'école de cinéma et ma sœur en médecine, elle est devenue docteure et j'ai fait ce film.
La moitié de mes amis ont perdu leurs parents d'un cancer et j'avais aussi dans mon entourage des amis atteints très jeunes : l'un est mort d'un cancer de la langue à 22 ans, l'autre d'un cancer à l'estomac… C'est ce qui a déclenché le film.
Pendant combien de temps avez-vous fait des recherches ?
Près de dix ans. Il y a sept ans, j'ai commencé à lire des études scientifiques, à vérifier qui les faisait et avec quel argent, qui finançait les associations et les universités… Les trois dernières années, j'ai vraiment plongé dans la préparation du film.
Au départ, je me suis préoccupée des causes du cancer, je n'ai pas commencé l'enquête en me disant : « Les gens qui produisent des cancérigènes sont les mêmes que ceux qui font les traitements, et c'est la raison pour laquelle on ne nous parle pas des causes du cancer. »
On dit toujours qu'il y a d'énormes doutes sur les causes des cancers, alors que 15% seulement sont héréditaires. Et il y a une grande confusion chez les gens : « mutation génétique » ne signifie pas « héréditaire », elle peut être induite par le fait de respirer du benzène et transmise à un enfant sans que ce soit héréditaire. Idem pour les dioxines, qui passent la barrière du fœtus. Mais les docteurs sont là pour traiter la maladie, ils n'abordent pas les causes du cancer.
Vous pensez qu'il n'y a pas assez de recherches scientifiques ?
En 1998, on répertoriait 18 millions de produits chimiques, pas forcément commercialisés. Aujourd'hui, il y en a 50 millions dont 100 000 utilisés quotidiennement. Ne pas faire de tests sur ces produits carcinogènes n'a aucun sens. source rue89
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27/08/2009
élevage inrensif = virus :Au Chili, deuxième producteur mondial de saumon, l'"or rose" se tarit LE MONDE | 25.08.09
extraits
Quellon (Chili), envoyée spéciale
A 1 000 km au sud de Santiago du Chili, Quellon, dans l'archipel de Chiloé, est devenu une ville fantôme. Les rues sont vides, sauf pour quelques pêcheurs désoeuvrés. "Nous sommes durement touchés par la fermeture de nombreuses fermes aquacoles, car l'industrie salmonicole faisait vivre une grande partie de la population", se lamente le maire, Ivan Haro. Ce port était l'épicentre de la ruée vers "l'or rose", dès les années 1980. Aujourd'hui, 60 % des habitants sont au chômage, et il est au bord de l'explosion sociale.
Deuxième producteur mondial de saumon, le Chili doit abandonner son ambition de détrôner la Norvège. Une épidémie du virus AIS (anémie infectieuse du saumon), apparue en juillet 2007, ne cesse de s'étendre, faisant des ravages. Ce virus, détecté à l'origine en Norvège dès 1984, entraîne une forte mortalité dans les élevages.
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L'épidémie dévoile les abus de l'élevage intensif et le manque de régulation de la part du gouvernement. "C'est un nouveau Far West, mais sans shérif", lance Juan Carlos Cardenas, directeur du Centre pour le développement durable (Ecoceanos). Cette ONG dénonce les méfaits irréparables sur l'environnement, en raison notamment des déchets organiques rejetés par les saumons. "L'aquaculture est une industrie très polluante, explique M. Cardenas, car elle utilise beaucoup de produits chimiques et d'antibiotiques."
Au mois de juillet, l'ONG Oceana a contraint le gouvernement chilien à révéler que la salmoniculture avait utilisé 385 tonnes d'antibiotiques en 2007, soit 600 fois plus que la Norvège, pour une production quasiment identique cette année-là. "Nous ne sommes pas opposés à l'activité même, mais à la façon dont elle se déroule", précise M. Cardenas. Il réclame un meilleur contrôle des conditions sanitaires. Il est convaincu que le virus AIS a été introduit dans des algues importées de Norvège.
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