Le temps des poules en cage pourrait bientôt être révolu en France. Lundi 9 janvier, le groupe de grande distribution Les Mousquetaires (Intermarché, Netto, etc.) s’est engagé à cesser de vendre des œufs de gallinacées élevés en batterie d’ici à 2020 sous sa marque propre et d’ici à 2025 pour l’ensemble des fournisseurs de ses rayons. L’enseigne suit ainsi un mouvement sans précédent qui touche l’ensemble de l’industrie alimentaire : depuis quelques mois, les supermarchés, mais aussi la restauration collective, l’hôtellerie et les fabricants bannissent, à tour de rôle, ces coquilles associées à une souffrance animale dont l’opinion publique ne veut plus.
En mai 2016, une vidéo de l’association de protection animale L214 suscitait une vague d’indignation et d’écœurement. Filmées en caméra cachée au GAEC du Perrat, une exploitation de 200 000 poules pondeuses de l’Ain, les images montraient des animaux qui se bousculaient dans des cages exiguës surplombant à peine des amas de fientes. Des asticots proliféraient au sol, des poux grouillaient sur les œufs et des cadavres en décomposition gisaient au milieu des autres gallinacées déplumés. Les ministres de l’agriculture et de l’environnement avaient alors annoncé la fermeture de l’établissement. La grande distribution, dont Intermarché, avait arrêté de s’y fournir.
« Notre engagement répond à une demande croissante des clients, de plus en plus attentifs aux conditions d’élevage et au bien-être animal, explique le communiqué du groupe. Cette démarche est mise en place en concertation avec la filière en pleine mutation. D’ici à 2025, les éleveurs auront le temps nécessaire pour s’adapter aux nouvelles exigences et développer des méthodes d’élevage alternatives à la cage aménagée. »
Distributeurs, restaurateurs, hôtellerie
L’annonce est de poids : le groupe Les Mousquetaires, la troisième enseigne de grande distribution française, représente 15 % des parts du marché des œufs, soit environ 750 millions d’unités vendues chaque année.
Le 20 décembre 2016, un autre mastodonte, Carrefour, le premier distributeur du pays, qui écoule plus d’un milliard de coquilles par an, s’est également engagé à bannir les œufs de « catégorie 3 » dans les mêmes délais. Ces promesses font suite à celles, très récentes, de Lidl, d’Aldi, de Norma et de Super U (sur sa seule marque). Monoprix, de son côté, a déjà opéré le changement sur la totalité de son rayon œufs depuis avril 2016, après Atac et Colruyt (enseigne de grande distribution belge)....extraits LE MONDE |