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21/02/2011

En France, la mise en oeuvre de la taxe poids lourds ne fait pas l'unanimité

La taxe sur les poids lourds -l'une des mesures phares du Grenelle de l'environnement - sera bien mise en place. Mais quand et comment ? Et aura-t-elle des effets bénéfiques sur l'environnement ? Ces interrogations reflètent celles apparues lors de l'audition organisée, mercredi 16 février, par la commission des finances du Sénat. Elles traduisent aussi les inquiétudes de plusieurs ONG (FNE, Greenpeace, WWF, etc.) et syndicats (CGT, CFDT, UNSA cheminots) qui ont publié, vendredi 18 février, un texte commun pour dénoncer une politique des transports qui continue, selon eux, à favoriser la route.

Inspirée de l'exemple allemand, l'éco-taxe sur les poids lourds pose le principe que les véhicules de transport de marchandises pesant plus de 3,5 tonnes et empruntant les routes nationales et certaines départementales devront payer autour de 12 centimes du km. Générant une recette de l'ordre de 1,2 milliard d'euros par an, la taxe servira surtout à alimenter l'Agence de financement des infrastructures de transport (AFIT). Celle-ci verrait ainsi doubler son budget annuel, qui atteint aujourd'hui environ 800 millions d'euros.

La taxe reste contestée par la Fédération nationale des transports routiers (FNTR) : son délégué général, Jean-Paul Deneuville, parle d'un "réel danger pour (nos) entreprises", dans une période de choc énergétique et de concurrence accrue, avec la libéralisation du transport en Europe. La taxe représenterait entre 3 % et 6 % du chiffre d'affaires de la profession.

"DU RAIL VERS LA ROUTE"

Le ministère de l'écologie, chargé des transports, évoque des compensations qui pourraient passer par une aide au renouvellement de la flotte. De surcroît, un décret du 18 janvier autorise désormais la circulation de camions de 44 tonnes, au lieu des 40 tonnes antérieures. Ce qui suscite l'inquiétude des élus locaux : Philippe Adnot, sénateur non inscrit, a souligné que "cette mesure allait encore fragiliser le réseau, alors que les collectivités locales en ont de plus en plus la charge..."

Le débat porte aussi sur le coût de fonctionnement du système - mise en place de portiques sur les routes, gestion électronique, etc. -, qui devrait tourner autour de 300 millions d'euros par an, soit près de 20 % des recettes attendues. "20 %, c'est énorme, estime Marie-Hélène des Esgaulx (UMP), rapporteuse de la commission des finances du Sénat. Nous sommes dans le cadre d'un partenariat public-privé qui, en principe, est moins coûteux qu'une gestion par l'administration." Compte tenu de ces difficultés, la taxe ne serait pas mise en oeuvre avant mi-2012, voire plutôt en 2013, après l'élection présidentielle.

Reste à déterminer si cet impôt aura un effet environnemental positif. Selon M. Deneuville, les trajets concernés seront en majorité courts, donc le report sur le ferroviaire (moins émetteur de gaz à effet de serre) ne se produira pas. En revanche, le surcoût entraîné par la taxe pousse à réduire les voyages à vide et les kilomètres parcourus. Selon la sénatrice Fabienne Keller (UMP), "l'augmentation du prix du transport aura un effet à terme de report sur le ferroviaire".

extraits  lemonde

 

Commentaire : on voit bien ici les lobbys toujours à trouver de FAUX ARGUEMENTS ALORS QUE CETTE TAXE EXISTE DEPUIS DE NOMBREUSES ANN2ES EN ALLEMAGNE ET CELA N'A PAS EU UN EFFET DEVASTATEUR SUR LES ENTREPRISES......