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05/06/2012

Le Grand Contournement ouest de Strasbourg ne se fera pas

L'un des premiers événements de la présidence de François Hollande en matière d'environnement ne découle pas d'une décision politique, mais d'une raison économique : le groupe Vinci paraissant impuissant à boucler le financement du Grand Contournement ouest (GCO) de Strasbourg, celui-ci ne se fera pas.

Le GCO est un projet discuté depuis plus de vingt ans dans l'agglomération de Strasbourg, longée par une autoroute, l'A35, quotidiennement engorgée aux heures de pointe. Le GCO, bretelle de 24 km à l'ouest de la ville, devait détourner le trafic de transit Nord-Sud empruntant l'A35, allégeant donc la congestion routière.

Mais ce projet a provoqué une vive opposition des associations environnementales : il aurait traversé une zone de 300 hectares de terres agricoles, aurait menacé une espèce en voie de disparition, le grand hamster, sans répondre pour autant, selon les opposants, au problème routier. Les écologistes ont gagné le soutien politique d'EELV et du PS, qui dirige la mairie de Strasbourg, alors que les conseils généraux et le conseil régional d'Alsace sont dominés par l'UMP, favorable au projet.

"Ce qui m'a ouvert les yeux, dit le maire de Strasbourg, Roland Ries, est l'étude du cabinet TTK de Karlsruhe en 2006 : elle montrait que le transit ne représentait que moins de 10 % du trafic. Le GCO était donc une mauvaise réponse à une bonne question."

Cependant, l'utilité publique du projet a été déclarée le 24 janvier 2008 par le gouvernement de François Fillon, et le groupe Vinci a été désigné en janvier 2012 comme "attributaire pressenti". Mais le dossier économique s'est révélé plus délicat que prévu.

DÉBAT SUR LES ALTERNATIVES POSSIBLES

L'investissement de 750 millions d'euros comprenait moins de 40 millions de financement public. Le reste devait provenir de financements bancaires, remboursables par des péages prélevés sur la durée de la concession, soit cinquante-cinq ans. Pour trouver l'équilibre, le projet supposait un trafic quotidien de 30 000 véhicules - une prévision jugée optimiste par beaucoup. Les partenaires financiers n'ont manifestement pas été convaincus........

De son côté, Stéphane Giraud, d'Alsace Nature, estime que "l'abandon du GCO permettra de ne pas débourser de grosses sommes, mais aussi d'ouvrir le débat sur le désengorgement de Strasbourg". Car le débat sur le GCO a occulté les alternatives possibles.

Trois projets sont sur la table : d'une part, un tramway ou un bus "à haut niveau de service" en site propre, d'autre part, un tram-train desservant l'aéroport, et enfin un tram sur pneus au nord de l'agglomération, qui desservirait la gare. Ils permettraient aux automobilistes qui viennent travailler à Strasbourg de laisser leur véhicule sur des parkings relais et d'emprunter ces transports collectifs. "Ce sont des logiques d'avenir, et celui-ci n'est pas routier, dit M. Ries. Sur ce point, je partage le raisonnement des écologistes."

Les projets sont coûteux - de l'ordre de 150 millions d'euros chacun -, mais moins que le GCO. Ils pourraient trouver des financements dans la continuité des "appels à projet" lancés par le Grenelle de l'environnement.extrait le monde

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