18/10/2010
Brûler la "Sécu" ? source du monde daté su 141010
Il est moderne, le docteur David Elia, très moderne. Il dispose d'un site Internet à son nom pour délivrer des informations médicales et envoie par mail son "bulletin du mois". Celui d'octobre s'ouvre sur un édito intitulé : "Et si on brûlait la Sécurité sociale ?" Ce n'est pas une bonne idée ça ? Simple, radicale... "La Sécurité sociale, c'est comme une compagnie d'assurances qui, bien que saignant toujours plus à blanc ses clients, serait en perpétuelle situation de faillite virtuelle. Mais plutôt que de déposer le bilan, elle essaie toujours de trouver une idée pour renflouer son "trou". Se défausser sur d'autres assureurs à la santé financière plus prospère : les mutuelles !" constate le docteur Elia. Or la Mutualité française ne veut plus compenser les baisses de remboursement des médicaments à "faible efficacité". "Une fissure de plus dans un système déjà à bout de souffle", s'inquiète-il. Alors, il a la solution : "Une idée grandiose et fantasmatique : et si on brûlait la Sécu pour la remplacer par un système plus performant ?" Lequel ? Mystère. On brûle d'abord, on verra après. En tout cas, dit-il, "ce n'est pas nous les médecins qui coûtons cher à la Sécu avec 22 euros de déplacement (+ 10 euros si déplacement justifié) pour la rhino du petit dernier, alors que le technicien Darty vous annonce déjà 36 euros pour venir ausculter votre lave-linge". Il est vraiment moderne le docteur Elia, si moderne que, dans son cabinet parisien de gynécologie, la consultation est facturée 135 euros. Autant avoir une très bonne mutuelle. Et ne comptez pas présenter votre carte Vitale pour accélérer le remboursement : le gynéco ne la prend pas. "Il n'est pas équipé", répond sa secrétaire.
Voilà plus de dix ans que la carte Vitale fait partie de la vie quotidienne des assurés sociaux. Mais il y reste 41 % des spécialistes (60 % à Paris), 27 % des généralistes et 24 % des dentistes qui refusent de télétransmettre. "Ces refus sont pour la plupart inacceptables au regard des avantages attendus pour les assurés et des économies potentielles à réaliser", a pointé, il y a quelques mois, la Cour des comptes dans son rapport public annuel. Les 150 millions de feuilles de soins papier qu'a reçues, en 2009, l'assurance-maladie "représentent une dépense évitable de 200 millions d'euros par an", souligne la Cour. Une feuille de soins papier coûte, en moyenne, 1,74 euro à la Sécu, contre 0,27 centime pour une feuille électronique. Soyons comme le docteur Elia, jouons la provocation faussement naïve : si, avant de brûler la "Sécu", on essayait de trouver des économies toutes simples ? Avoir un site Web, c'est bien ; télétransmettre ses feuilles de soins, c'est mieux !
17:10 Publié dans consommation, gestion crise, santé | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séxu, médécin, dépense | Facebook |
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