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31/03/2010

Greenpeace accuse un pétrolier de soutenir les climato-sceptiques

Un rapport de l'organisation écologiste Greenpeace, publié mardi 30 mars, accuse un conglomérat pétrolier américain de soutenir financièrement des campagnes d'information niant le changement climatique. Selon ce rapport (en anglais), Koch Industries a dépensé 24,9 millions de dollars (18,4 millions d'euros) entre 2005 et 2008 pour financer des organisations "de dénégation du changement de climat". "Bien que le groupe Koch demeure dans l'ombre, il joue désormais un rôle dominant mais discret dans le débat national sur le réchauffement de la planète", écrit Greenpeace. Les financements de Koch Industries aux groupes de climato-sceptiques ont dépassé ceux d'ExxonMobil (8,9 millions de dollars, soit 6,6 millions d'euros, sur la même période), selon le rapport.

Koch Industries, un conglomérat pétrochimique diversifié qui réalise, selon Greenpeace, un chiffre d'affaires de 100 milliards de dollars (74 milliards d'euros) avec 70 000 employés dans 60 pays, a versé ces contributions à travers les multiples fondations qu'il contrôle. Koch Industries et ses filiales, ainsi que la famille fondatrice du groupe, "contrôlent des fondations qui répandent des informations erronées et mensongères à propos de la science du climat et des politiques d'énergies propres", dit le rapport.

Selon Greenpeace, le groupe a ainsi financé "au moins vingt organismes (...) qui se sont fait le porte-parole du 'climate gate'", ce scandale qui avait touché des universitaires britanniques dont les mails avaient été dévoilés pour les discréditer. Koch Industries aurait aussi soutenu un chercheur pour qu'il publie dans une revue scientifique un article "soutenant que les ours polaires ne sont pas menacés par les changements climatiques". Un article vivement critiqué par la suite par d'autres scientifiques.

Le document dresse une liste de cas où le groupe pétrolier a financé des organisations tels l'Americans for Prosperity Foundation, l'Heritage Foundation, le Cato Institute ou le Manhattan Institute qui promeuvent les idées des climato-sceptiques. Interrogé à ce propos, le groupe Koch Industries, contrôlé à plus de 80 % par deux frères, ne nie pas ces financements mais assure "soutenir un dialogue ouvert et basé sur la science sur les changements de climat et les conséquences des politiques énergétiques sur l'économie mondiale".

Sur son site, le groupe répond à Greenpeace en affirmant "avoir fait d'immenses efforts pour découvrir et adopter des pratiques innovantes pour réduire les besoins énergétiques et les émissions dans la production et la distribution de [ses] produits." "Le rapport de Greenpeace ne rend pas compte de ces efforts et déforme les données environnementales de notre entreprise", estime le communiqué, qui précise que Koch Industries a seulement "essayé d'aider à mettre en avant les données sur l'efficacité potentielle et les coûts des politiques proposées pour traiter du climat".

Par ailleurs, dans un courriel à l'AFP, Koch companies et Koch foundations explique avoir "travaillé pendant des années pour faire avancer la liberté économique et des solutions basées sur le libre-échange". Globalement, le conglomérat aurait dépensé en frais de lobbying et soutiens de campagnes d'information dans le domaine énergétique quelque 37,9 millions de dollars (28,1 millions d'euros) entre 2006 et 2009, derrière ExxonMobil (87,8 millions de dollars, soit 65 millions d'euros) et Chevron Corporation (50 millions de dollars, soit 37 millions d'euros), d'après Greenpeace.

Pour en savoir plus :

Le rapport complet de Greenpeace sur Koch Industries (en anglais) et le résumé (en français).

– La réponse de Koch Industries publiée sur son site (en anglais).

Le Monde.fr, avec AFP

commentaire : mais c'est bien sûr mais on s'en doutait qui a intérêt à...

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