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07/04/2009

Les traitements et indemnités des commissaires de l'Union européenne suscitent la polémique

Environnement humain

ces pauvres Commissaires Européens : leurs SMICS ne sont 30 fois plus élevés que les vôtres....

après les stocks-options, les primes des traders et hauts dirigeants qui nous ont mené droit à la faillite

Extraits

L'eurosceptique souverainiste Philippe de Villiers, candidat aux élections européennes de juin, se frotte les mains devant ce thème de campagne propre à susciter l'indignation populaire. Le salaire annuel de base d'un commissaire s'élève à 239 000 euros brut. Celui de M. Barroso est de 293 000 euros, et les indemnités de résidence et de représentation l'élèvent à 350 000 euros.

Par comparaison, les traitements annuels des chefs d'Etat sont de l'ordre de 250 000 euros pour Nicolas Sarkozy, 255 000 euros pour Angela Merkel (indemnités de députée comprise), 265 000 euros pour Gordon Brown, 340 000 euros pour Barack Obama. "Barroso : champion du monde !", conclut M. de Villiers.

Il omet de préciser que M. Barroso ne dispose pas, comme ces chefs d'Etat et de gouvernement, de luxueux logements de fonction à la Maison Blanche ou à l'Elysée. Le traitement annuel de M. de Villiers, qui cumule les mandats d'eurodéputé et de président du conseil général de Vendée, est quant à lui de 149 000 euros.

M. de Villiers met par ailleurs en cause les indemnités qu'il rebaptise "parachutes dorés, dorsaux et ventraux" : M. Barroso percevra, lorsqu'il quittera ses fonctions, une "indemnité de réinstallation" (24 422 euros, soit un mois de traitement) et une "indemnité de transition" (190 653 euros annuels, versés pendant trois ans).

"Il est complètement faux de parler de parachute doré", dit un porte-parole du président de la Commission, M. Barroso, en précisant que "les rémunérations sont fixées par les Etats membres". Les rémunérations sont historiquement élevées pour être compétitives avec les salaires pratiqués dans l'industrie sidérurgique, fleuron de l'économie des années 1950 que l'ancêtre de la Commission supervisait.

L'indemnité de transition est, elle, timidement plafonnée : "Si l'ancien commissaire exerce une nouvelle activité, sa rémunération ne doit pas dépasser, y compris cette indemnité, celle qu'il percevait en tant que membre de la commission", explique-t-on auprès de la Commission : "Ce dispositif a été conçu pour éviter les pantouflages."

Ces pantouflages, le président du Mouvement pour la France (MPF) est pourtant prompt à les dénoncer. M. de Villiers a dressé une liste des commissaires européens "recasés ensuite dans des entreprises qui entrent dans le cadre de leur portefeuille de responsabilité. J'appelle cela de la prise illégale d'intérêt", note M. de Villiers.

L'Allemand Martin Bangeman, ancien commissaire aux télécommunications, s'est retrouvé chez le géant espagnol des télécoms Telefonica, l'Italien Mario Monti, ancien commissaire à la concurrence, chez Goldman Sachs, "virtuose des fusions et acquisitions", le Belge Etienne Davignon (industrie) chez Suez-Tractebel, le Britannique Leon Brittan (concurrence) chez UBS Investment Bank, etc.

Des règles internes à la Commission existent pour encadrer le pantouflage et tenter de limiter les conflits d'intérêt. M. de Villiers promet de proposer une législation en ce sens au Parlement européen. L'eurodéputé, qui en est à son troisième mandat, s'est bien gardé d'agir avant d'entrer en campagne.

Philippe Ricard (à Bruxelles) et Marion Van Renterghem

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