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01/08/2008

VIEILLESSE CONSTRUCTION D'UN LIEU DE VIE AUTOGÉRÉ


Les séniors prennent enfin leur destin en main pour ne terminer dans des maisons de retraite qui ne sont souvent des hospices avec des conditions de vie dégradantes....
Des femmes du Périgord préfèrent la coopérative d'habitants à la maison de retraite
Article paru dans l'édition du Monde 27.07.08

 

Parce qu'elles refusent la maison de retraite, des femmes du Périgord, âgées de 55 à 80 ans, ont décidé de construire un lieu de vie autogéré, sous la forme d'une coopérative d'habitants. Le projet prend tournure depuis que la petite commune de Saint-Julien-de-Lampon (Dordogne) s'est dite prête à leur vendre un terrain de deux hectares pour une somme symbolique, et même de financer deux logements sur les quinze prévus.

L'association Lo Paratge (le partage, en occitan), composée de 16 personnes et préfigurant la coopérative en cours de constitution, travaille déjà sur les devis de deux cabinets d'architectes intéressés par ce projet alternatif.

« Notre but est de vieillir autrement. Nous ne voulons pas des maisons de retraite, à la fois pour des raisons économiques - ce sera de plus en plus cher - mais aussi pour être responsables de notre destin plutôt qu'être prisonnières de structures souvent infantilisantes ou contraignantes », résume la présidente, Cécile Dalrymple.

Les doyennes entendent que soit élaboré un habitat le plus écologique possible, mais aussi adapté au style de fin de vie qu'elles ont choisi et qui se présente comme un « nouvel équilibre » entre vie privée et vie de groupe. Un bâtiment en U est envisagé, composé d'une vingtaine d'unités de vie comprenant les quinze appartements individuels des sociétaires, des salles communes, et d'autres pour les invités de passage.

290 EUROS PAR MOIS

Le prix de revient est évalué à 70 000 euros par logement. L'investissement total est de 1 million et demi d'euros. Le capital de la coopérative sera constitué de 15 parts sociales d'un montant de 8 000 ou 10 000 euros chacune, et les travaux doivent être financés par un emprunt remboursable sur vingt-cinq ans.

Le loyer de base de chaque personne s'élèverait dans ce cas à 290 euros par mois. Afin de convaincre les banquiers de prêter cette somme à des personnes âgées, la coopérative est en train de solliciter des garanties d'emprunt publiques auprès des collectivités locales.

Les sociétaires ont rédigé une charte des principes et de la manière dont elles comptent vieillir et partager l'espace. Les hommes et les couples ne sont pas exclus dans ce collectif dont les membres entendent se coopter. Un système mutuel est prévu pour ne pas exclure ceux dont les revenus sont les plus faibles.

Les habitants sont censés rester dans ce lieu de vie « jusqu'au bout », sauf problème de santé majeur. Les aides extérieures aux repas, à l'entretien des lieux et aux soins, tout comme l'entraide, devraient, expliquent les initiatrices du projet, répondre à la perte d'autonomie qui va souvent de pair avec le vieillissement.

A ce jour, aucune coopérative d'habitants comme celle qui est projetée en Dordogne n'est encore créée en France. Les pionnières périgourdines s'inspirent donc d'expériences menées en Suisse, au Canada et en Allemagne.

Elles sont aussi en relation avec l'association Habicoop, qui veut encourager et fédérer d'autres projets en gestation. Ils sont au nombre d'une trentaine en France, parmi lesquels un lieu de vie pour femmes vieillissantes à Montreuil (Seine-Saint-Denis), ou l'organisation associative de cohabitations à Paris et dans le Vaucluse, à destination des seniors, contre la solitude.

Michel Labussière

16:27 Publié dans santé | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook |

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